Partage de la ressource

Sur le bassin de la Vilaine, plusieurs cours d’eau souffrent de faibles niveaux d’eau, parfois jusqu’à s’assécher. Les causes : la géologie locale, avec des sols faits de granit et de schistes qui retiennent peu d’eau, les variations des précipitations, et les activités humaines.

L’année 2022 a été particulièrement marquante sur ce sujet.

Les pénuries d’eau ont des conséquences importantes sur les milieux aquatiques, et contraignent les usages humains, comme l’approvisionnement en eau potable, l’eau pour l’industrie, l’abreuvement des animaux ou l’irrigation des cultures. Avec la croissance de la population et des activités économiques, la pression sur les ressources en eau va augmenter.

S’ajoute le changement climatique qui aggrave la situation, avec des températures plus élevées, une évaporation plus importante et moins de pluie en été.

Des études pour aller vers un partage de l’eau

Face à cette problématique croissante, la Commission Locale de l’Eau (CLE) du SAGE Vilaine a demandé à Eaux & Vilaine de porter différentes études prospectives.

En 2021, Eaux & Vilaine a finalisé une étude de préfiguration sur la gestion quantitative de l’eau à l’échelle du bassin versant. Cette étude a permis d’identifier 10 sous-bassins versants plus en tension et sur lesquels la CLE a décidé de réaliser une étude « Hydrologie, Milieux, Usages, Climat» (HMUC).

Cartographie des 10 sous-bassins versants plus en tension

L’étude « HMUC » est un outil de l’agence de l’eau Loire Bretagne qui vise à faire un bilan quantitatif global de l’eau sur un territoire afin de tendre vers sa gestion équilibrée.

Eaux & Vilaine porte deux études « HMUC » également appelées « Partageons l’eau » sur les bassins versant Vilaine amont – Chevré et Semnon – d’une part (démarrage en 2023) et sur le bassin versant de la Chère d’autre part (démarrage en 2024). Les objectifs fixés par la CLE sont  les suivants :

  • Déterminer les volumes prélevables sans affecter les milieux aquatiques ;
  • Partager les volumes prélevables entre les catégories d’usages (production d’eau potable, industrie, agriculture) :
  • Définir les pistes d’actions pour diminuer les consommations d’eau et tendre vers une sobriété.
Études HMUC en cours sur le bassin versant de la Vilaine

Ces études d’une durée de 3 ans environ se déroulent en 5 phases  :

  1. Appropriation du territoire, des usages et des enjeux
  2. Etat des lieux sur chacune des « briques » HMUC.
  3. Diagnostic en croisant les résultats des 4 « briques » HMUC et scénarios prospectifs
  4. Volumes prélevables, partage des volumes prélevables et pistes d’économies
  5. Evaluation

Eaux & Vilaine mène ces études avec une ambition élevée de concertation avec l’appui de bureaux d’études spécialisés en concertation et sociologie. Ainsi, en plus des classiques comités de pilotage et comités techniques, un comité de concertation a été créé. Le comité de concertation est mobilisé à chaque phase pour tendre vers une co-construction de l’étude. Le comité de concertation réunit un panel représentatif des acteurs locaux de l’eau :

  • les différentes collectivités compétentes sur l’eau potable, l’assainissement, les milieux aquatiques, le développement économique, l’urbanisme ;
  • les acteurs socio-économiques : industries et agriculteurs du territoire, association de défense de l’environnement, association de consommateurs, fédération de pêche ;
  • les services de l’Etat et ses agences : DREAL, DDTM, Office Français de la Biodiversité, agence de l’eau Loire Bretagne.
Atelier de concertation avec la fresque de l’eau