Le Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) du bassin de la Vilaine est porté par Eaux & Vilaine et contractualisé avec l’Etat. Il comporte 80 actions pour un budget de 11 M€ et fédère 8 maîtres d’ouvrages sur la période 2020-2027. Il fait suite à deux précédents PAPI : 2003-2011 puis 2012-2019.
Les actions du PAPI sont organisées en 7 axes :
Axe 1 – Connaissance et conscience du risque
Plusieurs études visent à mieux connaître les phénomènes d’inondations par débordement de cours d’eau ou par ruissellement au travers de la modélisation hydraulique. En parallèle, on recense les enjeux humains exposés aux inondations : logements, entreprise, équipements publics…
Eaux & Vilaine réalise des retours d’expérience pour les inondations significatives.
Pour développer la conscience du risque auprès de la population, Eaux & Vilaine a posé plus de 300 repères de crues. Les maires réalisent leur Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) et le diffusent auprès des habitants.
Axe 2 – Prévision des crues
L’outil central dans la prévision des crues est Vigicrues géré par l’Etat. Vigicrues communique des états de vigilance sur les inondations par débordement de cours d’eau : couleur de vigilance, bulletin de prévision à 24h et consultation des niveaux en temps réel.
En parallèle Eaux & Vilaine réalise des prévisions sur l’Isac amont (en particulier pour la commune de Saffré), cours d’eau non couvert par Vigicrues. La prévision de débordement de l’Isac est réalisée grâce à une station de mesure du niveau à Saffré, 3 pluviomètres, les prévisions météorologiques et en s’appuyant sur les données des crues antérieures.
Axe 3 – Alerte et gestion de crise
Les deux acteurs centraux dans la gestion de crise sont le maire et le préfet du département. Le préfet dispose d’un plan ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile).
Ces dernières années, les maires des communes exposées aux inondations se sont dotés d’un Plan Communal de Sauvegarde (PCS). Le PCS définit qui fait quoi et comment en cas de crise (inondation, tempête…). Il organise l’alerte et l’information de la population tout au long de l’évènement et définit les actions de soutien de la population (recensement des sinistrés, besoins d’hébergement…).
Axe 4 – Prise en compte du risque d’inondation dans l’urbanisme
Les préfets de département ont élaboré des Plans de Prévention des Risques d’Inondations (PPRI). Ces PPRI cartographient les zones inondables et édictent des règles d’urbanisme par zone :
- Interdiction de construire dans les zones inondables non urbanisées ;
- Autorisation de construire ou de rénover sous certaines prescriptions dans les zones inondables déjà urbanisées.
Sur le bassin de la Vilaine, on compte 11 PPR. Plusieurs PPRI sont en cours de révision par les services de l’Etat : PPRI Vilaine amont, PPRI de la région rennaise, PPRI de la Vilaine médiane, PPRI de la Vilaine aval et PPRI du bassin de l’Oust
En parallèle Eaux & Vilaine accompagne les porteurs de documents d’urbanisme (SCOT, PLUI, PLU) pour mieux intégrer les risques d’inondations dès la phase de conception de ces documents
Axe 5 – Réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens
Eaux & Vilaine porte une opération de réduction de la vulnérabilité intitulée « Alabri ».
Au travers d’actions de communication (réunions publiques, articles de presse…), Eaux & Vilaine propose aux propriétaires de bâtiments exposés aux inondations d’adapter leur bien de manière volontaire. L’adaptation du bâtiment se fait en 3 phases :
- Le diagnostic individuel réalisé par un professionnel
- La mise en œuvre des solutions recommandées dans le diagnostic
- Le versement de subventions : jusqu’à 80% de subvention de l’Etat
La solution la plus courante est la mise en place de batardeaux (barrières amovibles) devant les ouvertures.
Cette opération s’adresse aux propriétaires de logements mais aussi aux propriétaires d’entreprises et d’équipements publics exposés aux inondations, quel que soit le type d’inondation (débordement de cours d’eau, submersion marine, ruissellement).
Axes 6-7 – Ralentissement des écoulements et gestion des ouvrages de protection hydraulique
Il existe deux types d’ouvrages de protection contre les inondations :
- Les ouvrages de ralentissement des crues (appelés Aménagements Hydrauliques dans la réglementation) ;
- Les digues (appelées Systèmes d’Endiguement dans la réglementation).
Sur le bassin de la Vilaine, on recense 13 ouvrages de ralentissement des crues : 3 barrages situés sur la Vilaine amont à proximité de Vitré (gérés par Eaux & Vilaine), 3 ouvrages sur le bassin de la Flume à l’ouest de Rennes (gérés par Rennes Métropole), 6 ouvrages sur la Chère en amont de Châteaubriant (gérés par Eaux & Vilaine) et un ouvrage sur un affluent de l’Isac à Blain (géré par Eaux & Vilaine).
Le fonctionnement des 3 barrage de Vilaine amont est décrit au lien suivant : lien vers rubrique 3 barrage de Vilaine amont du site
Le fonctionnement des autres ouvrages de ralentissement est décrit dans la vidéo suivante : lien video youtube : https://www.youtube.com/watch?v=u45Rfb5mZ50
Sur le bassin de la Vilaine, on recense également 6 systèmes d’endiguement :
- 4 à Rennes (gérés par Rennes Métropole) le long de la Vilaine et de l’Ille,
- un à Saint-Nicolas de Redon (géré par Eaux & Vilaine)
- un sur le littoral sur la grande plage de Damgan (géré par Eaux & Vilaine).
Pour chaque système d’endiguement, on définit le secteur protégé, le niveau de protection et la constitution du système d’endiguement (digues en terre, murs maçonnés, stations de pompage associées).
Eaux & Vilaine porte également plusieurs projets de construction de nouveaux ouvrages de protection contre les inondations :
- En amont de Châteaubriant, sur la Chère : projet de construction de 4 nouveaux ouvrages de ralentissement des crues en complément des 6 ouvrages existants afin d’augmenter le niveau de protection du centre-ville de Châteaubriant
- A Redon : projet de système d’endiguement sur « l’île de Redon »
- A Damgan : projet de nouveau système d’endiguement à l’entrée du bourg
En outre, Eaux & Vilaine a porté une étude approfondie de ralentissement des crues sur le bassin versant du Meu. A partir de 24 sites potentiels, une étude hydraulique a permis de sélectionner les 3 sites les plus pertinents pour limiter les inondations en particulier à Montfort-sur-Meu. Cependant, l’analyse coûts-bénéfices s’est avérée négative. Les élus ont décidé d’orienter l’action vers du ralentissement diffus en agissant sur les cours d’eau, les zones humides, le bocage, et aussi vers l’adaptation des bâtiments inondables via l’opération « Alabri ».